Comment tirer profit d'une année de césure ?
La France s’est enfin mise à l’année de césure ! En quoi consiste une année de césure ? Pourquoi et comment franchir le pas ? Quels sont les écueils à éviter ?
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Publié le 17/02/2020
Très populaire dans d’autres pays, comme aux États-Unis, la « gap year » est désormais encouragée par notre système éducatif. Faisons le point sur la question dans ce petit guide.
L’année de césure, c’est quoi au juste ?
Le principe d’une année de coupure dédiée à la découverte ne date pas d’hier. A l’époque moderne, les jeunes aristocrates parcouraient l’Europe pour un Grand Tour. Les artisans peuvent quant à eux depuis longtemps parfaire leur apprentissage avec le Tour de France du compagnonnage.
Alors, de quoi s’agit-il ? Commençons déjà par faire une distinction importante : ce n’est pas une année sabbatique ! Cette « parenthèse utile » pendant ses études peut prendre plusieurs formes, mais elle doit avoir du sens par rapport au parcours scolaire et professionnel.
Il est ainsi possible de s’immerger dans le monde du travail avec un stage ou un CDD. On peut s’engager pour une association ou effectuer un service civique, mener un projet personnel ou lancer une entreprise… et même de suivre une formation dans un autre domaine. Malgré son nom, l’année de césure peut durer seulement un semestre et elle ne se déroule pas forcément à l’étranger.
Quelle utilité ?
Il s’agit d’une opportunité exceptionnelle pour élargir son horizon et mieux se connaître. Que ce soit en apprenant une nouvelle langue avec un séjour à l’étranger, en découvrant la réalité d’un métier ou encore en s’investissant pour une cause, cette année ne sera assurément pas perdue !
Certaines écoles la rendent obligatoire pendant leur cursus. Elle intervient alors généralement après le niveau licence. Si elle n’est pas programmée d’office, il est possible d’en effectuer une directement après le bac. En tout, on peut réaliser jusqu’à trois années de césure (une par cycle).
L’année de césure est désormais reconnue par l’Éducation Nationale. Il est possible de bénéficier de différents avantages si le projet est validé par l’établissement. En échange de frais d’inscription à tarif réduit, le « césurien » peut notamment conserver le statut étudiant. Il garde donc ses avantages (dont les bourses), et peut s’assurer d’avoir une place pour reprendre les études l’année suivante voire même dans certains cas valider des crédits ECTS.
Faire une année de césure est une expérience marquante qui contribue à renforcer votre parcours et professionnaliser votre profil aux yeux de vos futurs recruteurs.
N'hésitez pas à consulter notre article : Top 6 des villes où étudier à l'étranger.
Comment réussir son année de césure ?
• Anticiper : une année de césure ne s’improvise pas. Laissez-vous le temps de bien choisir comment l’utiliser au mieux et commencez à envoyer vos candidatures plusieurs mois à l’avance.
• Explorer toutes les pistes : l’éventail de possibilités est tellement énorme qu’on pourrait s’y perdre ! Pour trouver des inspirations, vous pouvez notamment visiter le site américain gapyear.com qui recense idées, témoignages, conseils et offres de volontariat.
• Être réaliste mais exigeant : attention à ne pas faire un choix contre-nature (par exemple une mission au pair alors que vous n’êtes pas à l’aise avec les enfants) ou à se fixer un objectif inatteignable. Privilégiez des stages ou des missions qui seront véritablement enrichissants et que vous ne pouvez pas faire dans le cadre de votre cursus.
• Croire en ses rêves : être réaliste ne signifie pas manquer d’ambition, et l’année de césure est justement l’occasion de repousser vos limites et de sortir de votre zone de confort ! Si vous vous en donnez les moyens, tous les rêves sont possibles. Ayez le courage de viser haut, quitte à finalement opter pour un plan B en cours de route.
• Penser aux finances : une année de césure est souvent un nouveau pas vers l’autonomie, notamment financière. Cela peut être l’occasion de faire des économies pour financer la poursuite de ses études, ou au contraire représenter un investissement important. Avant de foncer tête baissée dans un projet, évaluez son coût et explorez les possibilités de financement : volontariats rémunérés, bourses, aides publiques, sponsors, crowdfunding…
• Vivre l’expérience à fond : ne concevez pas cette année comme une simple parenthèse, mais comme le début d’une nouvelle vie. Investissez-vous dans votre projet comme s’il s’agissait de votre futur métier… D’ailleurs, il le deviendra peut-être !
• Analyser et prendre du recul : une fois celle-ci terminée, prenez le temps de faire le point sur ce que vous avez appris, aussi bien sur vous que sur votre parcours professionnel et vos envies. Certaines écoles demandent d’ailleurs un bilan écrit ou une présentation orale.
• Donner du sens : à la fin de leur Tour de France, les artisans compagnons doivent présenter un « chef d’œuvre ». Vous pouvez vous aussi prévoir une restitution marquante, comme par exemple l’écriture d’un livre, l’organisation d’une exposition photo ou encore la création d’un site internet. Cette réalisation sera alors précieuse pour valoriser votre « gap year » et vous démarquer lors du prochain entretien important !
Et si vous vous demandez comment réussir votre entretien d’embauche, nous avons aussi publié un article pour cela !
En conclusion
Avoir l’opportunité de partir à l’étranger lorsqu’on est jeune est une véritable chance qu’il faut saisir. En effet, l’année de césure, quelle que soit sa durée, est une expérience forte. Cette dernière contribue à vous faire grandir et prendre conscience du monde dans lequel vous allez travailler. C’est aussi l’occasion de se développer personnellement et de renforcer l’attractivité de son profil aux yeux des recruteurs, alors saisissez-là ! Et pour aller plus loin voici un article qui vous livre 3 bonnes raisons de vivre une expérience à l’étranger.